LE PETIT COQUILLAGE

A l’orée d’un geste esquissé, dans la tessiture d’une voix
ou bien dans le sillage d’un parfum, les souvenirs se tiennent en embuscade.
Soudain, les voici qui ressurgissent avec une acuité troublante, bouleversant le temps.
Tous ces petits riens que l’on croyait perdus sont bien là : inaltérés.

Frisson de la première fois où tu as pris ma main  pour l’encager au creux de la tienne…
Douceur inaugurale lorsque ma tête étrenne le creux de ton épaule…
Ivresse de ce baptême des corps que l’amour apprivoise et que le désir enflamme.

Et, parmi la multitude de tous ces souvenirs : celui de cette plage éclaboussée de rires d’enfants
lorsque tu m’offres un coquillage blanc serti de ces mots : « Pour toi ma Princesse »

Le goût de toi ne me quitte pas et de ma tête le temps a fui…

Voilà : maintenant, tu sais pourquoi depuis toutes ces années, ce petit coquillage fait la vigie sur notre chevet...

(Elise)