ODYSSEE

Tes mains se posent sur mes épaules …

Frôlement soyeux

Je frissonne.

Brise tiède de ton souffle sur ma nuque 

Baiser langoureux dans mon cou

J’appareille déjà ! 

Tes mains glissent en cascade vers ma gorge…

Mes seins dressés en digue

Ta bouche qui les savoure lentement …

Cabotage le long de mes côtes où le temps alangui musarde

Et s’amuse de mon attente fourmillante.

Escale dans l’ombilic : îlot perdu au ventre tiède d’une mer étale.

Tes mains hissent pavillon et s’élancent pour une course hauturière.

Mes reins se cambrent sous leur sculpture éphémère

Mon bassin se fait houle

Surf bondissant sur le renflement de mes fesses

Tes doigts conquistadors explorent le sillon creusé

Entre ces deux hémisphères d’un nouveau Monde.

Chaleur de tes caresses carénant mon corps

Mon buste et mon visage tendus en figure de proue.

Gémissements mêlés au clapotis dans une symphonie marine.

Sillage sensuel de nos épidermes salés

Cap vers le chenal de l’entrejambes, toutes voiles dehors.

Manœuvre fine jusqu’au delta pubien de ta terre promise

Soleil au Zénith

Accostage aux rives pourpres de mon estuaire humide.

Tu jettes l’ancre dans ton port d’attache

Amarrage solide à la jetée de mes hanches

Sextant : latitude parfaite

Nos anatomies se calquent l’une sur l’autre

Ivresse, tangage.

Perdus entre ciel et mer,

Oublieux du jour et de l’heure,

Nous voguons longuement sur l’écume des vagues.

Plaisir crescendo…

Nos corps prennent de la gîte.

Une ultime déferlante les submerge dans une gerbe d’embruns.